Le problème des bactéries résistantes aux antibiotiques a pris une ampleur significative en France depuis les années 2010-2011, explique le Dr Christian Cattoen*.
 
La montée en puissance des bactéries résistantes aux antibiotiques de dernière génération constitue un problème de santé publique à l'échelle de la planète. Les bactéries mutent en permanence pour tenter d'échapper à l'action des antibiotiques, développés pour les combattre. Plus on utilise des molécules puissantes, dites «à large spectre», plus le risque augmente de voir apparaître des bactéries qui leur résistent. Repérer ces germes de façon aussi rapide que fiable pour limiter les risques d'épidémie est le rôle des biologistes médicaux. Dans cette véritable course contre la montre, les nouvelles techniques de biologie moléculaire jouent un rôle clé.

Dans les années 1980 sont apparus les premiers germes producteurs de bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE), des enzymes qui rendent les bactéries insensibles à l'action des antibiotiques de la famille des bêta-lactamines (comme les pénicillines et les céphalosporines de première, deuxième et troisième générations). On recense aujourd'hui des centaines de BLSE différentes, apparues au fil de mutations successives. Elles sont toutes produites par des entérobactéries, des microbes présents pour l'essentiel au niveau du tube digestif.

Ce sont les premiers responsables d'infections à l'hôpital, mais aussi en ville où l'on voit émerger depuis quelques années des souches d'Escherichia coli, qui font partie des entérobactéries, productrices de BLSE. Cette résistance croissante pousse à utiliser des antibiotiques à plus large spectre, ce qui augmente le risque de sélectionner des souches encore plus résistantes.

Des possibilités de traitement réduites

Pour surmonter cet écueil, les chercheurs ont commencé à développer, il y a une vingtaine d'années, une nouvelle famille d'antibiotiques: les carbapénèmes. Il s'agit en quelque sorte d'antibiotiques de dernier recours, pour faire face aux entérobactéries productrices des BLSE. Sans surprise, la réponse bactérienne ne s'est pas fait attendre: dès les années 2000, les microbiologistes découvraient les premières entérobactéries productrices de carbapénèmases (EPC). Elles sont résistantes à l'ensemble des carbapénèmes, à des niveaux différents (inefficacité totale ou partielle). Elles le sont aussi très souvent à d'autres antibiotiques parmi les plus puissants, comme les céphalosporines de troisième génération. Autant dire qu'une infection à EPC réduit drastiquement les possibilités de traitement.

En France, le premier épisode impliquant des EPC a été signalé à l'Institut de veille sanitaire (InVS) en 2004. À l'époque, le problème était vraiment mineur, mais il a pris une ampleur significative en 2010-2011. Fin 2015, l'InVS avait enregistré un total de 2 026 épisodes impliquant des EPC, avec une forte augmentation en 2014 (650 signalements) et 2015 (582 à la fin de l'été). Un épisode peut recouvrir des situations très diverses: une personne simplement porteuse de la bactérie, une personne infectée par la bactérie ou une véritable épidémie de personnes infectées. En France, la plus grande épidémie recensée à ce jour a concerné plus de 180 patients.

Dans la plupart des cas, les EPC signalées dans l'Hexagone ont été contractées lors d'un voyage ou d'une hospitalisation dans un autre pays, où la présence de ces super-bactéries est beaucoup plus forte. La prévalence des EPC est très importante dans tout le pourtour méditerranéen, au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Égypte, mais aussi en Turquie, en Grèce et en Italie.

Enquête

Rechercher une bactérie multirésistante n'est cependant pas si simple. Deux méthodes coexistent en effet pour rechercher les EPC. La première repose sur la mise en culture d'un prélèvement rectal, réalisé chez le patient. Le résultat est obtenu en 48 heures. La seconde utilise la biologie moléculaire et consiste à rechercher les gènes qui codent pour les différentes carbapénèmases. Elle peut être réalisée directement à partir du prélèvement rectal, et son résultat obtenu dans la journée.

La mobilisation des biologistes ne s'arrête pas là, puisque repérer une EPC chez un patient déclenche une véritable enquête, afin d'identifier tous les patients qui ont été en contact avec lui. Cela peut représenter plusieurs centaines de personnes. Les biologistes médicaux hospitaliers qui exercent dans un laboratoire dépourvu d'équipement de biologie moléculaire peuvent bénéficier, outre le soutien de leurs confrères, de l'expertise d'un Centre national de référence (CNR).

La bataille contre les super-bactéries s'organise également sur le terrain de la prévention. Pour réussir, nous devons impérativement remporter deux victoires. La première, c'est une hygiène rigoureuse des mains. La seconde, c'est le bon usage des antibiotiques, dans l'espèce humaine mais aussi chez les animaux d'élevage. Administrer larga manu des antibiotiques à des poules ou à des vaches, c'est risquer de sélectionner des bactéries multirésistantes dans leur flore intestinale et de retrouver ces mêmes bactéries dans notre assiette! C'est ainsi que les BLSE ont émergé.

* Christian Cattoen est chef du service de microbiologie du centre hospitalier de Valenciennes, président du collège de bactériologie, de virologie et d'hygiène des hôpitaux

La respiration par le ventre : la clé de la gestion du stress

Pour calmer votre stress et vous détendre, respirez par le ventre.

Vous pensiez respirer par le ventre ? Peut-être… ou peut-être, comme une majorité de femmes, utilisez-vous la cage thoracique. Une respiration superficielle, qui permet certes de rentrer le ventre, mais pas de chasser le stress ! La respiration ventrale est pourtant la clé de voûte de toute relaxation réussie, pour un esprit zen dans un corps zen

Lire la suite...

Comment booster son ego en prenant soin de soi ?

Pas question de tomber dans un hypernarcissisme propre à l’époque, mais plutôt d'optimiser son ego en se faisant du bien, et de savoir s’aimer pour cheminer vers la sérénité intérieure. Leçon d’autobienveillance.

«Le problème n’est pas d’être narcissique puisque tout le monde l’est, tout dépend de comment on l’est», résume Jean Cottraux, psychiatre et membre fondateur de l’Académie de thérapie cognitive de Philadelphie, dans son dernier ouvrage, Tous narcissiques, I Love Myself, (éd. Odile Jacob).

Lire la suite...

Ces erreurs commises au réveil et qui ruinent notre journée

Et s'il suffisait de changer quelques mauvaises habitudes pour se garantir une bonne journée ? 

Appuyer sur "snooze"

Comme une majorité de Français, vous repoussez le réveil chaque matin en appuyant sur la touche « snooze » afin de vous réveiller progressivement. Erreur. Psychologiquement le réveil paraît plus facile mais en réalité il n'en n'est rien, au contraire.

Lire la suite...
Sauvegarder
Choix utilisateur pour les Cookies
Nous utilisons des cookies afin de vous proposer les meilleurs services possibles. Si vous déclinez l'utilisation de ces cookies, le site web pourrait ne pas fonctionner correctement.
Tout accepter
Tout décliner
Marketing
Ensemble de techniques ayant pour objet la stratégie commerciale et notamment l'étude de marché.
DoubleClick/Google Marketing
Accepter
Décliner
Unknown
Unknown
Accepter
Décliner