Manuel Valls, en visite à Londres, a sous-entendu que le système d'indemnisation chômage en France était trop généreux. Eric Verhaeghe compare le système français et celui des autres principaux pays européens.
La question de l'ouverture des droits
Sur ce point, la France est le plays le plus généreux d'Europe. Il suffit en effet de 4 mois de cotisation pour ouvrir droit à une indemnisation. Cette «générosité» date de la convention de 2011.
En comparaison, la norme européenne est généralement de douze mois d'affiliation minimum. En Grande-Bretagne, exception notable, aucune durée minimale n'est fixée, mais l'ouverture des droits est subordonnée au versement d'un montant suffisant de cotisations sur les deux dernières années.
La question de la durée de versement
En France, la durée maximale d'indemnisation est de 24 mois (pour 24 mois cotisés), poussée à 36 mois au-delà de 50 ans. Le régime français apparaît ici encore comme plus généreux que celui de ses voisins.
En Allemagne, par exemple, 24 mois d'affiliation ouvrent droit à 12 mois d'indemnisation, soit moitié moins qu'en France. En Espagne, il faut atteindre 72 mois d'affiliation pour bénéficier de 24 mois d'indemnisation.
La France offre un régime généreux, avec une indemnisation maximale de 6.160 euros par mois (50% d'un salaire de référence plafonné à 12.000 euros), alors que ses voisins sont plus sévères.
Deux pays sont plus généreux que la France (et ont un taux de chômage bien moindre!). Le Danemark ouvre droit à 24 mois d'indemnisation pour 12 mois d'affiliation. Les Pays-Bas ouvrent droit à 38 mois d'indemnisation après 5 ans d'affiliation.
La question du montant maximal d'indemnisation
Là encore, la France offre un régime généreux, avec une indemnisation maximale de 6.160 euros par mois (50% d'un salaire de référence plafonné à 12.000 euros), alors que ses voisins sont plus sévères. Le montant maximal en Allemagne est de 2.215 euros et au Danemark de 2.295 euros.
Article du Figaro de Eric Verhaeghe le 09/10/2014