Les oiseaux disparaissent des campagnes françaises
En quinze ans, le nombre d'oiseaux de plaines a baissé de plus de 30%. Un déclin qui s'accélère ces dernières années.
Faut-il redouter que nos campagnes deviennent bientôt silencieuses? Aujourd'hui encore, on peut entendre l'alouette des champs, dont le chant est si mélodieux que la bataille pour la première marche du podium musical est constante avec son copain le rosignol. Et le coucou? Sa réputation est certes douteuse, mais l'entendre nous enchante, c'est l'annonce du printemps. On peut aussi évoquer la linotte, la perdrix rouge ou grise, la caille des blés et tous les bruants qu'ils soient jaune, zizi, proyer, ortolan… Et encore le faucon crécerelle ou la pipit rousseline.
Or tous ces oiseaux qui sont à la campagne ce que la voiture est à la ville - le fond sonore - sont en train de disparaître. Et que l'on ne se méprenne pas: il ne s'agit pas là d'une projection pour dans vingt, trente ou cinquante ans, il ne s'agit pas d'une modélisation du futur dont on peut toujours espérer qu'elle sera fausse. Il s'agit d'un constat, de mesures réalisées sur le terrain. Un tiers des oiseaux des campagnes ont ainsi disparu en quinze ans. Plus ou moins vite, plus ou moins nombreux, leur déclin s'inscrit année après année, offrant désormais au silence une place de choix dans les campagnes françaises.