Maintenant que les «saints de glace» sont derrière nous, la plantation des tomates bat son plein dans les jardins et jusque sur les balcons, les terrasses et même les rebords de fenêtres. La pomodoro, ou «pomme d'or», chère à nos voisins italiens est incontestablement la reine des potagers, le «légume-fruit» que tout le monde rêve de cultiver en «bio» (évidemment...), histoire de savourer de «vraies tomates», celles dont les racines ont plongé dans la glaise, et d'oublier, le temps d'un été, les pâles copies industrielles dont il faut se contenter le reste du temps.

Mais il y a souvent loin de la coupe aux lèvres. Comme le souligne Marc Bardin, physiopathologiste à l'Institut national de la recherche agronomique, à Avignon, «le bio ne se résume pas à l'absence de traitements chimiques. Cela demande de l'attention et de la disponibilité pour intervenir avant qu'il ne soit trop tard». En clair, on ne s'improvise pas jardinier bio!

Dans le cas de la tomate, les maladies sont le principal point noir: la fusariose, la verticilliose et, surtout, le mildiou (Phytophthora infestans) peuvent causer des dégâts irrémédiables, en cas d'été humide comme ce fut le cas en juillet et août 2014. Pour s'en prémunir, la lutte (c'est le mot qui convient) commence dès la plantation et même avant.

Bien choisir l'emplacement

Le recours à des variétés tolérantes au mildiou (Fandango, Pyros…) constitue une première barrière, en particulier là où le parasite est très présent. Mais cela ne suffit pas. Il faut également bien choisir l'emplacement de ses tomates. En les plantant le long d'un mur protégé de la pluie (à l'est le plus souvent, mais jamais au nord car les fruits seraient privés de soleil), vous diminuerez grandement le risque de contamination car le mildiou est incapable de se développer sur du feuillage sec. Vous obtiendrez le même résultat en installant, comme cela se pratique de plus en plus, un abri plastique qui devra cependant être bien aéré pour éviter l'apparition… d'autres parasites comme l'oïdium ou les mouches blanches (aleurodes).

Respectez les distances

Ne plantez pas non plus trop dense, ce que l'on est tenté de faire quand on manque de place, notamment dans les petits jardins. En respectant une distance de 60 cm entre deux pieds et de 1 m entre deux rangs, feuilles et tiges seront bien ventilées et la rosée du matin ou la pluie auront tôt fait de s'évaporer. Le paillage freine aussi la remontée du parasite depuis le sol, où il hiverne, vers la plante. Pensez, à ce propos, à couper les feuilles qui touchent le sol et à tuteurer les tiges pour éviter qu'elles ne traînent par terre. De même, lorsque vous arroserez, procédez le matin en versant l'eau au pied pour ne pas mouiller le feuillage ou équipez-vous d'un système automatique de goutte-à-goutte. En règle générale, qu'il s'agisse de tomates, de salades, de choux, de cucurbitacées et de la plupart des légumes, l'arrosage par aspersion (jet) est proscrit au potager.

Ouvrir l'œil et le bon

Des traitements préventifs à la bouillie bordelaise sont indispensables, la plupart du temps, notamment avant une pluie, car il n'existe, en bio, aucun remède curatif contre ce fléau. Attention: contrairement à ce que l'on peut lire et entendre un peu partout:les purins d'ortie, très en vogue depuis quelque temps, n'ont pas prouvé leur efficacité.

En fait, le secret de la réussite est d'ouvrir l'œil -et le bon- afin d'intervenir à la moindre alerte ou au moindre doute en ôtant une feuille ou une tige, voire un pied malade ou en traitant si nécessaire. Ce qui suppose des visites quotidiennes pas toujours faciles à pratiquer lorsqu'on travaille toute la semaine voire impossibles à réaliser si votre potager se trouve dans votre résidence secondaire.

La monoculture épuise le sol

Certaines pratiques agronomiques comme le respect d'un temps de retour d'au moins trois à quatre ans des tomates sur la même parcelle de jardin, doivent être scrupuleusement mises en œuvre si vous ne voulez pas à aller au-devant de graves déconvenues. Non seulement la monoculture épuise rapidement le sol (sauf à recourir à des engrais minéraux spécifiques de la tomate, ce qui n'est pas «bio» du tout) mais vous risquez de vous exposer à des problèmes parasitaires, comme les nématodes (vers microscopiques qui s'attaquent aux racines) que vous aurez toutes les peines du monde à régler avec la panoplie, encore très réduite, des pesticides bio. Si vous optez pour la culture sous abri, veillez à vous équiper d'une structure amovible que vous déplacerez pour ne pas avoir à replanter chaque année au même endroit.

Une application smartphone

Toujours dans une démarche préventive, pensez à désinfecter à l'eau de javel où à la bouillie bordelaise, les tuteurs et piquets que vous réutilisez pour les débarrasser des spores de champignons pathogènes. Plantez également des œillets d'Inde. Non seulement cette petite astéracée est du plus bel effet au potager mais elle éloigne les nématodes et offre son nectar et son pollen aux abeilles qui viennent la butiner.

Dernière astuce: l'application smartphone VigiJardin développée par l'Inra et la Société nationale d'horticulture de France, partenaire du Figaro, vous permettra d'identifier instantanément les maladies et parasites qui s'en prennent, non seulement à vos tomates, mais aussi aux autres légumes, aux fruits et aux fleurs de votre jardin sans oublier les plantes invasives comme la redoutable berce du Caucase. Identifier ses ennemis, c'est encore le plus sûr moyen de les combattre intelligemment et efficacement.

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