Passer une nuit perché, sans douche, avec dortoirs... suppose de respecter certaines règles.

Lors d'une étape dans l'un des 350 refuges avec gardien de nos massifs, mieux vaut passer pour un montagnard aguerri qu'un citadin irrespectueux. Voici les règles de bienséance à respecter là-haut pour passer une nuit en toute tranquillité.

1 : réserver avant de venir, et prévoir des espèces ou chèques
2 : respecter les horaires
3 : accepter les compromis sur son confort
4 : être ordonné
5 : rester discret

C'est l'un des lieux qui symbolise la montagne et, plus encore, la haute montagne.
Le refuge permet aux randonneurs et alpinistes de se reposer, avant de poursuivre sa quête, plus loin ou plus haut. Dans ce lieu de vie très particulier, chacun doit observer des règles de vie spécifiques, pour que la vie en communauté se déroule en bonne intelligence. Tour d'horizon des principes de savoir-vivre au sommet.

1 : réserver avant de venir, et prévoir des espèces ou chèques

Si le refuge est un abri pour les montagnards en détresse, il est surtout un lieu d'accueil géré par un gardien, hébergeant randonneurs et alpinistes. À ce titre, la capacité de restauration et les couchages sont comptés : une dizaine pour les plus petits refuges, jusqu'à plus de cent pour les plus grands.

Impossible donc d'arriver à l'improviste : appelez le gardien au moins deux semaines à l'avance pour savoir s'il reste de la place pour la nuit visée. Le jour venu, prévoyez des espèces ou chèques, car de nombreux refuges n'ont pas de réseau et donc pas de terminal de paiement bancaire.

2 : respecter les horaires

En refuge, tout se déroule plus tôt : la toilette, le dîner et le coucher sont en avance d'une à deux heures sur nos horaires habituels. Le but ? Pouvoir commencer la journée aux aurores le lendemain. Prévoyez donc une arrivée sur place pour 17h maximum, et soyez prêt pour le dîner à 19h. Et le lendemain, il faudra être dehors à 8h30 au plus tard.

3 : accepter les compromis sur son confort

Un refuge n'est pas un hôtel : vous n'avez pas droit à une chambre séparée, une douche chaude et un petit-déjeuner tardif. Il faut accepter la vie en communauté, ce qui implique de dormir à plusieurs dans de petits espaces, de patienter devant les toilettes, de prendre une douche courte et froide (quand le refuge en dispose) et de se lever aux aurores.
L'électricité étant comptée, rien ne garantit non plus que vous puissiez recharger votre smartphone. Quant à vos déchets non recyclables, il faudra les emporter.

4 : être ordonné

On parvient au refuge avec son sac à dos plus ou moins volumineux, ses chaussures de montagne, voire son piolet, sa corde et ses crampons. Avant de profiter d'une détente méritée, laissez vos chaussures à l'extérieur des espaces de vie, et enfilez les fameux « crocs » de refuge. Prenez aussi le temps de ranger votre matériel dans les étagères prévues à cet effet, ou sur votre couchette.

Vous éviterez ainsi de noyer le refuge sous votre barda et gagnerez du temps le lendemain, quand il faudra s'équiper efficacement. Pensez aussi à ranger à leur place les livres, jeux et cartes empruntés dans la salle commune.

5 : rester discret

L'espace étant partagé, il est primordial de respecter les temps de repos des autres. La discrétion est de mise pour ceux qui se couchent tard (certains sont au lit dès 19 heures) comme pour ceux qui se lèvent tôt (parfois dès 2 heures du matin). Au sein des dortoirs, on chuchote et place la frontale en lumière rouge, et on évite les fermetures éclair et les manipulations intempestives de matériel.

6 : échanger et écouter

Au refuge, on rencontre des personnes qui viennent de réaliser le même itinéraire que nous ou connaissent bien le secteur. Le gardien lui-même est la source la plus fiable sur l'état de la montagne environnante. Profitez de tous les moments de calme (goûter, dîner, détente…) pour glaner des informations sur la météo, l'état des sentiers ou la praticabilité d'un glacier.

L'idée est de partir armé des meilleures connaissances sur la course prévue, et d'envisager si besoin un autre chemin. Quoi qu’il en soit, informez le gardien de votre projet.

7 : Proposer son aide

Payer sa nuitée n'empêche pas de garder à l'esprit une des valeurs fondamentales en montagne : l'entraide.
Un refuge est isolé de tout, et quelques coups de main pour l'aider à fonctionner ne seront jamais de trop. Proposez votre aide pour le couvert, débarrasser les tables, aider le gardien à faire la vaisselle ou descendre soi-même ses poubelles et surtout ses déchets non compostables.