Du japonais shiitaké en passant par les pleurotes bien de chez nous, la pholiote changeante, le cèpe de paille (ou strophaire), sans oublier le champignon de Paris (proche du sauvage rosé des prés), pas moins de 19 espèces se prêtent sans rechigner à la myciculture. Sur des troncs, de la paille, de la mousse. Ou à la cave dans du compost. Toujours dans un microclimat ou une ambiance tempérée et humide. Il y a aussi la truffe, mais c'est une autre histoire et cela demande du temps, de la place et… un peu de chance.
Dans un ouvrage astucieux, sobrement intitulé Cultiver ses champignons et publié le mois dernier aux Éditions du Rouergue (144 p., 25 €), Herbert Wurth et sa fille Madgalena livrent tous leurs secrets, accumulés après des années d'expérimentations dans leur jardin du Waldviertler (Autriche) ainsi que la marche à suivre pour faire pousser ces curieux végétaux qui partagent quelques traits communs avec le monde animal (comme la production de glycogène en lieu et place de l'amidon).
La confection du substrat et l'inoculation avec le mycélium (les «racines» du champignon) sont les deux phases critiques. Mais il y a moyen, notamment quand on débute, de s'en affranchir en se procurant des kits de culture prêts à l'emploi et disponibles dans le commerce. Idéal pour se faire la main!
Culture en plein air
Plus insolite: les auteurs donnent la marche à suivre pour cultiver vos champignons préférés dans des carrés de quelques mètres carrés aménagés dans votre potager et à côté desquels vous pourrez planter courges et courgettes, dont les larges feuilles apporteront l'ombre nécessaire. L'installation peut également se faire en sous-bois ou en lisière de forêt. Les pleurotes, les strophaires mais aussi les coprins chevelus, fréquents dans les prés en automne, se prêtent particulièrement bien à cette culture en plein air. Veillez cependant à les protéger des limaces qui en raffolent en tendant au-dessus un voile de croissance non tissé et perméable afin de laisser passer l'air et l'eau. Évitez l'emploi de granulés molluscicides qui pourraient être absorbés par les champignons.
Élimination biologique de souches d'arbres
Les pleurotes, les polyphores en touffes, les collybies à pied velouté ou encore le shiitaké peuvent également servir à l'élimination biologique de souches d'arbres en inoculant du mycélium dans des trous forés à la perceuse. Pratique si vous venez d'effectuer quelques abattages à condition de procéder à l'opération dans les trois mois qui suivent pour que la culture «prenne». Les expériences menées par Herbert et Magdalena Wurth montrent que les souches inoculées ont produit des champignons pendant plusieurs années tout en se décomposant lentement. Non seulement, vous ferez l'économie du dessouchage, opération très coûteuse, mais vous pourrez faire d'abondantes cueillettes qui vous régaleront à peu de frais!
Les champignons peuvent aussi servir à décorer vos massifs de fleurs ou votre balcon, sous réserve qu'il y ait suffisamment d'ombre. Les auteurs livrent la liste des plantes compagnes les mieux adaptées: roses de Noël, hostas, géraniums vivaces, campanules, ancolies, hortensias… Enfin, les rondins de charme ou de bouleau inoculés, peuvent servir à confectionner des… clôtures particulièrement esthétiques.
Vos rendez-vous jardin
• 7, 8 et 9 octobre: 10e exposition-vente internationale d'orchidées, à l'abbaye de Fontfroide, Narbonne (Aude).
• 8 et 9 octobre: 51e foire aux plantes rares de Gaujacq (Landes).
• 14, 15 et 16 octobre: 66e journées des plantes de Chantilly/Courson, Domaine de Chantilly (Oise).
• 16 octobre: 46e foire aux plantes d'automne de La Salicaire, Saint-Nicolas -de-Grave (Tarn-et-Garonne).
• Jusqu'au 16 octobre: Festival Art, villes et paysage, Hortillonnages d'Amiens (Somme).
• Jusqu'au 16 octobre: Folie'Flore, le show floral, parc des expositions de Mulhouse (Haut-Rhin).
• 22-23 octobre: Festival des fleurs d'automne du château du Rivau, Léméré (Indre-et-Loire).
• Jusqu'au 23 octobre: 16e festival des jardins de la Saline Royale d'Arc-et-Senans (Doubs).
• Jusqu'au 2 novembre: 25e festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire sur le thème des «jardins du siècle à venir», Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher).
• Jusqu'au 6 novembre: 13e jardin éphémère de la ville de Nancy, place Stanislas, Nancy (Meurthe-et-Moselle).
• Jusqu'au 16 novembre: exposition «Le jardin botanique ramène sa fraise et prend le melon», jardin botanique du Montet, Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle).
• 15 décembre: journée d'information sur le biocontrôle organisée par la Société nationale d'horticulture de France (SNHF), Paris.